Une approche positive : prioriser des actions pour mettre en œuvre des solutions
Dans le cadre de la convention d'aide financière liant les OBV du Québec et le MELCC de 2018 à 2021, les OBV devaient réaliser un exercice de priorisation des problématiques présentes sur leurs territoires d'intervention, en concertation avec tous les partenaires de la gestion de l'eau. Dans ce contexte, l’Organisme de bassins versants des rivières du Loup et des Yamachiche (OBVRLY) en a profité pour développer une approche créative misant sur un concept concret et positif en s’inspirant d’une citation bien connue du célèbre Albert Einstein : « La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s'attendre à un résultat différent. ».
Une approche standard plutôt axée sur les problèmes
En général, et surtout en environnement, nous sommes habitués à réaliser la séquence suivante pour améliorer une situation ou favoriser la mobilisation : dresser la liste et le portrait des problèmes, prioriser les plus importants, discuter des actions à mettre en place pour les résoudre, définir des objectifs et des cibles à atteindre, et finalement, si le temps le permet, attribuer des actions précises aux parties prenantes. En fin d’exercice, on se retrouve souvent avec peu d’actions qui pourront être mises en œuvre et qui auront pour effet de résoudre une partie des problèmes. Cette approche peut paraître démotivante en raison des efforts de concertation investis par rapport aux résultats obtenus. Une des lacunes de cette chronologie est d’accorder plus de temps aux problèmes qu’aux solutions et d’omettre de considérer, en amont de la démarche, des actions réalisables pour les personnes ou organisations impliquées.
Plusieurs bénéfices pour une seule action
L’être humain étant fondamentalement motivé par des notions positives et par l’impression de faire une grande différence, l’OBVRLY souhaitait adopter une approche basée sur ces aspects. Pour ce faire, les tableaux classiques présentant la liste des problématiques à prioriser et des actions à poser pour les solutionner ont été remplacés par des tableaux présentant la liste des actions à poser et les nombreux bénéfices associés à chaque action. Comme dans plusieurs autres domaines, une même action en gestion intégrée des ressources en eau contribue à l’amélioration de plusieurs problématiques. L’objectif était donc de promouvoir les bénéfices apportés de chaque action potentielle. Les bénéfices sont aussi présentés par catégorie (financier, santé et sécurité, santé des écosystèmes) selon les intérêts des divers partenaires.
Des tableaux spécifiques à chaque secteur d’activité (agricole, municipal, citoyen) ont été créés pour s’assurer que les actions choisies soient réalisées par ces mêmes catégories de partenaires. Il peut arriver dans certaines démarches que les parties prenantes tentent de responsabiliser un autre secteur pour certaines problématiques. L’approche utilisée par l’OBVRLY était axée sur le fait que toutes les sphères d’activités ont un rôle à jouer, à diverses échelles, pour améliorer la situation, et que seules des actions concertées et conjointes contribueront à des résultats concrets. Les secteurs sont également présentés comme des pôles de solutions plutôt que comme des sources de problèmes.
Miser sur des actions réalistes avant tout
Le fait de débuter un processus de concertation sur les actions permet de soulever rapidement les freins à leur mise en œuvre et trouver des solutions (expertise manquante, financement, temps de gestion administratif, etc.) adaptées aux réalités des parties prenantes. Ce type d’exercice permet aussi d’accorder plus de temps à l’engagement des partenaires envers les actions plutôt que sur les problèmes qui sont généralement déjà bien connus de tous. Il est aussi souvent bien difficile de déterminer quelles problématiques méritent plus d’attention, car l’intérêt varie selon le type de partenaire concerné. Le fait de prioriser un problème ne garantira pas non plus que les solutions qui y sont associées pourront être mises en place. Il est donc avantageux de sélectionner d’abord les actions possibles et souhaitées plutôt que de se retrouver avec des actions non réalisées.
La mise en relation entre les actions et les bénéfices permet ainsi d’accentuer la motivation à poser une action puisqu’il est démontré que celle-ci aura plusieurs impacts positifs. Par exemple, une organisation ou personne qui ne peut poser qu’une action aura tout de même le sentiment de participer significativement à la démarche.
L’OBVRLY avait donc profité de cette situation pour lancer officiellement une campagne intitulée En action dans le sens de l'eau ! qui consistait à inviter le public à compléter un sondage en ligne pour courir la chance de gagner divers prix reliés à l’eau (accès à des sites de villégiatures locaux, barils récupérateurs d’eau de pluie et dispositifs d’économie d’eau résidentiels). La démarche a ainsi permis de cibler non seulement 5 problématiques, mais également des actions concrètes que les partenaires en gestion de l’eau de la zone du Loup-Yamachiche souhaitent entreprendre pour assurer une meilleure gestion intégrée de l’eau par bassin versant.
Geneviève Richard
- Communication